C’est une tradition bien établie dans le système politique suisse. Le citoyen, en dehors de sa vie professionnelle, donne de son temps pour la cité. Il s’engage dans notre système de défense comme Citoyen-Soldat; mais également, il accorde de son temps pour sa famille, pour des activités associatives ou encore en assumant des fonctions politiques.
Quels que soient sa profession, sa religion, son origine, son statut social , chacun a le droit fondamental – et même le devoir – de participer aux affaires publiques. En d'autres mots, chacun peut et doit s'engager pour la chose publique - la « res publica » en latin - c’est-à-dire la République !
Cette vision de la République, que le monde entier nous a envié et qu’il est de bon ton de dénigrer aujourd’hui, est mise en cause par un député socialiste. Ce dernier, étrangement, s’en prend aux fonctionnaires, plus précisément à une catégorie de la fonction publique : Il propose de « sortir les élus policiers du parlement » (Tribune de Genève du 9 février), en oubliant de dire qu’ils siègent en tant que députés, et non comme policiers, médecins, avocats , enseignants, ou employés.
Apparemment les policiers-députés, dont je fais partie, dérangent certains – ce qui prouve la qualité de leur travail - et il pourrait y avoir des arrière-pensées politiques. Mais, passons sur ces arguments qui ne méritent même pas de s’y arrêter. On n’écrit jamais une loi contre des personnes et contre des partis, comme s’y complaît mon collègue député socialiste, mais pour des principes et pour le bien commun !
L’argumentaire anti-police se démonte comme un jeu d’enfant :
- le gendarme/policier est loin d’être le seul à disposer d’un pouvoir d’autorité. L'enseignant impose un savoir et sélectionne ; le médecin prescrit des ordonnances influant sur notre bien le plus précieux, la santé ; les parents disposent de l’autorité sur leurs enfants, l'avocat sur son client, l'assistant social sur les plus démunis etc. ;
- le policier prête serment, mais les avocats ou les médecins également. D'ailleurs le policier ne s'engage pas envers le Conseil d’Etat (ce qui confinerait à un système dictatorial et nos ancêtres ont bien évité de tomber dans ce piège) mais envers la République et canton de Genève.
Plus fondamentalement, notre démocratie suisse a besoin d’une représentativité de tous les secteurs de la société. L’exclusion d’une profession, plébiscitée par les électeurs le 11 octobre 2009, serait le signe inquiétant que les magouilles politiciennes auraient pris le dessus sur notre système démocratique helvétique et sur la République.
La principale menace à notre système de représentativité, actuellement, réside dans la sous-représentation des salariés au sein du Grand Conseil genevois comme dans d’autres Parlements.
Il convient donc de défendre la participation des citoyens à la vie politique, de tous les citoyens, une valeur suisse qui est portée par le Mouvement Citoyens Genevois.
Thierry CERUTTI Député - Maire de la ville de Vernier - -Sous-brigadier de gendarmerie
Ecoute, Dialogue, Respect,
ce sont ces valeurs qui nous rassemblent.
Jean Villette les portera à la Mairie de Thônex
